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La méridienne verte – 1

La méridienne verte – 1

mis à jour : nov 2019

La méridienne verte

La « méridienne verte » consiste en une plantation d’arbres sur le tracé du méridien de Paris à l’occasion du changement de millénaire.

Ce méridien, situé 2°20’ à l’est du méridien de Greenwich qui constitue la référence des longitudes, passe par l’observatoire de Paris. Il a eu une importance bien particulière du fait qu’il est à l’origine de la définition de l’unité de longueur du système international, le mètre.

La partie comprise entre Dunkerque et Barcelone a été mesurée à plusieurs reprises, aux XVIIe et XVIIIème siècle, en dernier lieu au moment de la révolution, entre 1792 et 1798, par les astronomes Delambre et Mechain. Il s’agissait alors d’évaluer les dimensions de cette portion de méridien de façon à déterminer sa longueur totale et en même temps, définir la nouvelle unité de longueur, le mètre, qui serait prise égale à la 10 000 000e partie du quart du méridien terrestre. La connaissance de la longueur du méridien devait en outre permettre de calculer les principales distances dans le système solaire, qui découlaient des dimensions de la Terre.

En fait, cette campagne renouvelait des mesures réalisées auparavant, et notamment en 1739-1740 par Cassini (III), mais en utilisant cette fois des instruments perfectionnés, en l’occurrence le cercle de Borda : les mesures d’angles allaient être effectuées avec une précision 15 fois meilleure, l’incertitude ne dépassant pas la seconde d’arc près alors qu’elle atteignait 15″ auparavant.

La campagne de Delambre et Mechain ne fut pas exempte de difficultés de toutes sortes qui sont rapportées par Delambre dans son compte-rendu de 1806 auprès de l’Institut (voir en pages 3 et 4 l’aspect historique et scientifique de cette aventure)

Le projet de la méridienne verte visait à commémorer cette épopée à l’occasion du changement de millénaire. Il s’agissait de matérialiser le tracé du méridien en plantant des arbres sur tout son parcours, de Dunkerque jusqu’à la frontière Franco-Espagnole.

Le projet est porté par un architecte de renom Paul Chemetov et démarre en 1998. Le journal Officiel publie une circulaire pour en préciser la signalétique :

Circulaire no 2000-31 du 4 mai 2000 relative à la signalisation routière de la méridienne verte

Dans le cadre des festivités organisées pour l’an 2000, la méridienne verte, projet imaginé par l’architecte Paul Chemetov matérialisant le méridien de Paris par la plantation de milliers d’arbres entre Dunkerque et Prats-de-Mollo, est en cours de réalisation.
Le réseau routier croisera la méridienne verte sur 337 communes. Les gestionnaires de voirie qui souhaitent signaler les croisements entre la route et les plantations doivent utiliser le panneau de signalisation dont la description et les conditions d’implantation sont précisées en annexe, à l’exclusion de tout autre.
Afin que la méridienne verte soit signalée de façon uniforme sur tous les réseaux routiers et autoroutiers (nationaux, départementaux et communaux), il est demandé aux préfets de département de porter les dispositions de la présente circulaire à la connaissance du président du conseil général et des maires des communes dont le territoire est traversé par le méridien de Paris. La liste des communes concernées est diffusée sur le site internet : http ://www.2000enfrance.com/sites/meridienne/index.htm (NdR : ce lien n’est plus actif)

Le panneau E 31, dit de « localisation de tous lieux traversés par la route pour lesquels il n’existe pas de panneau spécifique », doit être utilisé pour signaler la méridienne verte, à l’exclusion de tout autre.
Les règles de composition sont les suivantes :
– panneau à fond noir et inscription blanche;
– logo vert sur fond blanc ;
– caractères en italique (alphabet L.4 entièrement en minuscules);
– panneau rétroréfléchissant.


Pour le ministre et par délégation :
La directrice de la sécurité et de la circulation routières,
I. Massin

Le Sénat s’associe au projet de façon active :

«Le méridien de Paris traversant de part en part le Palais et le Jardin du Luxembourg, le Sénat a souhaité s’associer au projet Méridienne Verte, « monument végétal pour l’an 2000 », qui est l’une des manifestations les plus emblématiques du passage au nouveau millénaire. Fidèle à sa vocation de représentant constitutionnel des « collectivités territoriales de la République », le Sénat a décidé d’offrir un arbre aux 337 communes situées le long du méridien. Il leur propose aujourd’hui de les aider à créer gratuitement leur site Internet.» (https://web.archive.org/web/20120324135539/http://14juillet.senat.fr/meridienne/)

Le méridien traverse 20 départements depuis le Dunkerque dans le Nord (59) jusqu’à Prats-de-Mollo-la-Preste dans les Pyrénées Orientales (66). La méridienne verte suit donc ce tracé qui passe en Corrèze, dans la partie Est, sur le territoire de 9 communes : Couffy s/sarsonne, Courteix, St Pardoux le Neuf, Ussel, St Exupéry les Roches, Mestes, Chirac-Bellevue, St Étienne la Geneste, Ste Marie Lapanouze, Liginiac et Sérandon.

Sur chacune de ces communes on peut s’attendre à trouver un massif cylindrique en béton d’une hauteur d’environ 1 mètre, au sommet duquel est incrusté un médaillon commémoratif standard et un ensemble de tuteurs qui maintiennent l’arbre qui a été planté à l’occasion.

En réalité, sur le terrain, on a du mal à localiser tous les poteaux béton; d’autre part les arbres plantés à l’époque n’ont pas tous survécu …

Néanmoins, il reste encore de nombreux vestiges bien identifiables, qui ont fait l’objet d’un petit reportage photographique (voir page suivante).