Étiquette : Marius Vazeilles

Personnalités

Personnalités

Une personnalité selon le dictionnaire c’est une « Personne qui s’impose par son influence ou qui fait autorité dans un domaine précis »

ou bien

 un « Caractère original qui différencie une personne des autres; aspect sous lequel on la considère. Affirmer sa personnalité; avoir une forte personnalité; manquer de personnalité« 

 

 Patrick Boutot dit Patrick Sébastien

 

Né à Juillac en 1953, l’animateur Patrick Boutot, plus connu sous le pseudonyme de Patrick Sébastien, a été un joueur du club vedette de rugby de la basse-Corrèze, le C.A. Brive.

On trouve son nom dans les compositions de l’équipe de nationale B en 1972, puis en 1973; il fera une (seule) apparition en équipe première durant la saison 1973-1974. Toujours en 1973, il participera à la tournée que le club entreprend en Afrique du Sud et où il jouera un match en troisième ligne.

Il en a gardé une passion certaine pour ce sport. Les joueurs de son époque seront d’ailleurs invités dans une de ses émissions télévisées où il les présentera un à un devant la caméra.

Et il deviendra le président du club dans les années 1995-2000. Cette période connaîtra son apothéose en 1997 lors de la finale de coupe d’Europe, gagnée 28 à 9 contre Leicester alors que le club n’a jamais été champion de France. L’équipe sera encore finaliste de cette même coupe d’Europe l’année suivante contre Bath et sera battue seulement d’un petit point, 19 à 18.

 Cédric Villani

La Montagne en parle fort bien dans un article d’Éric Porte daté du 17 mai 2011 :

« Consacré au niveau mondial par la médaille Fields 2010, Cédric Villani, originaire de Brive, est revenu dans sa ville natale, mardi 17 mai, évoquer sa passion pour les mathématiques devant des lycéens et des enseignants

On peut être lauréat de la médaille Fields 2010, l’équivalent du prix Nobel de mathématiques, et rester humble. Après avoir résumé ses travaux devant un public de lycéens et d’enseignants, lundi 17 mai à la CCI, Cédric Villani a confié que «c’est juste une gouttelette dans l’océan de ce que l’on aimerait savoir».

Invité par le proviseur du lycée d’Arsonval, Cédric Villani a dit, photos de lui tout petit à l’appui, son plaisir de revenir sur sa terre natale. Un hasard, lié aux mutations professionnelles de ses parents, enseignants ; de la Corrèze, il garde l’image d’un «vert paradis», qu’il a dû quitter à l’âge de sept ans.

Il n’en dira pas plus, pour aborder rapidement sa passion pour les mathématiques et «leur caractère abstrait qui peut s’appliquer à l’échelle d’un neutron ou d’une galaxie. C’est leur magie».

Oui, la discipline est abstraite et préfère la logique à l’expérimentation. Mais elle décrit aussi notre monde : «Le petit théorème de Fermat, qui date de 1640, est aujourd’hui au cœur des codages et algorithmes qui font fonctionner nos cartes bancaires».

Son truc à lui, ce sont «les équations aux dérivées partielles». Ne comptez pas sur moi pour vous en dire davantage… Cédric Villani a travaillé dessus pendant dix ans pour finalement découvrir «une preuve mathématique qui a mis fin à 50 ans de controverse». La ténacité, c’est indéniablement une qualité fondamentale pour un chercheur en mathématiques, tout comme «la créativité et la rigueur».

Cédric Villani a interpellé son auditoire en évoquant «l’esthétique» de sa discipline : «C’est une combinaison harmonieuse de différentes parties, comme peuvent l’être les chapitres d’un roman ».

Des limites ? Ce sont celles imposées par notre cerveau, ou plutôt parce qu’on «n’est pas assez malin. Personne ne sait expliquer, d’un point de vue mathématique, pourquoi l’eau bout». Encore une chose qui rend humble.« 

Pour apprécier à sa juste valeur le quotidien de Cédric Villani, rien ne vaut la lecture d’un passage de son livre Théorème vivant publié en 2012 au sujet de l’équation de Boltzmann :

« Supposons que les conditions rasantes sont bien présentes, d’accord ? Un modèle sans cut-off. Alors l’équation se comporte comme une diffusion fractionnaire, dégénérée bien sûr, mais quand même une diffusion, et dès qu’on a des bornes sur la densité et la température, on peut se lancer dans un schéma itératif à la Moser, adapté pour tenir compte de la non-localité. »

Ça demande bien une deuxième lecture au minimum, pour comprendre de quoi il retourne !

 Gabrielle Chanel dite Coco Chanel

Née en 1883, Gabrielle Chanel a été pensionnaire à l’abbaye d’Aubazine de 1895 à 1901; un séjour qui l’aurait profondément influencée selon la biographie d’Edmonde Charles-Roux.

En 1895, Jeanne Devolle meurt à Brive des suites de complications bronchiques causées par l’asthme à seulement 33 ans.

Sa seconde fille, Gabrielle, ainsi que ses frères et sœurs se retrouvent orphelins.

Son père, Albert Chanel, plus préoccupé par son métier de commerçant itinérant que par ses enfants, fait placer – on pourrait même dire abandonne – ses filles dans un orphelinat, à l’abbaye d’Aubazine.

La future Coco Chanel qui n’a alors que 12 ans, passera là 6 années de sa vie avec ses sœurs Julia et Antoinette.

Les sorties sont rares et pendant les vacances, les pensionnaires sont envoyées à Spontour, une école ménagère tenue par des sœurs de Mauriac

Tout au long de ces années de pensionnat, elle va apprendre la couture, la religiosité, la discipline.

À l’évidence, ces années passées dans cet orphelinat exigeant vont l’influencer durablement et certains, comme Edmonde Charles-Roux qui a écrit une biographie de Coco Chanel, affirment en retrouver la trace dans plusieurs de ses créations :

– la sobriété des lieux, la pierre, le blanc et le noir comme seules couleurs, le dépouillement des lieux auraient largement influencé Coco Chanel dans le dessin de ses créations.

   

– la forme du logo de la marque – deux C entrelacés – serait inspiré, du moins pour ce qui est de la forme, des vitraux de l’abbaye d’Aubazine;

– même chose pour le dessin du chiffre 5 de son célèbre parfum, qui recopierait ce qu’elle a pu voir de près, dessiné dans le pisé des couloirs des dortoirs de l’orphelinat d’Aubazine.

Gabrielle Chanel a été d‘une discrétion à toute épreuve sur ses années d’orphelinat. Sans doute gardait-elle un ressentiment profond de son séjour en ces lieux et ce qui l’y avait conduit, c’est à dire son abandon par son propre père.

Toujours est-il que deux décennies plus tard, elle aura atteint les sommets de la notoriété en imposant son style, qui derrière une apparente simplicité, propose une nouvelle image de la femme et de la mode féminine, plus androgyne, plus pratique, plus chic. Elle sera l’emblème de la haute couture Française pendant près de 40 ans, entre 1920 et 1960. Succès juste éclipsé un temps après guerre, en raison des liens qu’elle aurait noués avec l’occupant nazi.

Ouvrages consultés :

Coco Chanel d’Henry Gidel éditions Flammarion 2000

L’irrégulière Edmonde Charles-Roux 1974

 

 Henry de Jouvenel

(de son vrai nom Jouvenel des Ursins, famille originaire de Champagne)

Après avoir débuté comme chef de cabinet dans deux ministères, il se tourne vers le journalisme et devient rédacteur en chef au quotidien Le Matin en 1906, avant de faire une carrière politique d’envergure. Le Matin est alors un quotidien à grand tirage, l’un des plus importants en France.

Il a déjà deux fils quand il rencontre en 1912, l’écrivain Colette qui collabore au quotidien. Elle séduit celui qu’elle surnomme Sidi et bientôt s’installe en Corrèze à Castel Novel, dans le château des Jouvenel à Varetz.

Leur fille, prénommée Colette, surnommée Bel Gazou, naît le 3 juillet 1913 ,

Pendant la guerre, Henry de Jouvenel est mobilisé dans l’infanterie puis assure une mission diplomatique à Rome.

Après la guerre, Henry de Jouvenel commença une carrière politique comme son grand-père Léon qui avant lui avait été député de la Corrèze à deux reprises. Sénateur de la Corrèze de 1921 à 1933, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts en mars 1924 et enfin haut-commissaire de la République française en Syrie et au Liban. Il prit part à la réorganisation de ce pays qui conduisit à la proclamation de la république du Liban.

Dans l’intervalle, en 1923, Colette se sépara de lui (après avoir entretenu une liaison avec son fils Bertrand de Jouvenel, issu de son premier mariage… 🙃)

Ce proche d’Aristide Briand milita pour la paix.

En 1932 et 1933, il sera ambassadeur de France en Italie où il renouera en quelques mois des relations amicales avec le régime de Mussolini. Il sera ensuite nommé ministre de la France d’Outre-mer, en 1934, et assurera plusieurs fois la fonction de délégué de la France à la Société des Nations.

C’est aussi, on l’a oublié, un grand promoteur du tourisme en Corrèze : il présidera jusqu’à sa mort la Fédération des syndicats d’initiative du Limousin du Quercy de la Marche et du Périgord et rédigera de nombreux articles pour les guides. Le voyage qu’il organise pour Poincaré à travers la Corrèze a de gros retentissements pour la région.

Il parle souvent de la Corrèze et avec éloquence. Le 25 août 1935, il inaugure la table d’orientation des Monédières au Suc au May : « Nous sommes venus ici, respirer en ces lieux, l’air pur de la liberté ». Amoureux des traditions de la Corrèze (il aimait particulièrement Collonges-la-Rouge), Henry de Jouvenel en est le promoteur et l’ambassadeur auprès des Parisiens et des étrangers.

Sources : https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article4152

 Colette

Ses épisodes corréziens sont évoqués ici et

 Jean Ségurel

Célèbre musicien accordéoniste, né à Chaumeil en 1908, décédé en 1978. Auteur entre autres, du célébrissime titre « Bruyères corréziennes« , un hit assez énorme. Il est aussi connu pour avoir crée en 1952 la course cycliste, le Bol d’Or des Monédières, qui connut des vainqueurs prestigieux : Fausto Coppi, Geminiani, Anquetil, Poulidor, Fignon, Virenque, Jalabert, etc

   

Lina Margy (de son nom Marguerite Verdier) née aussi en Corrèze, à Bort les Orgues, fut une chanteuse connue. Son plus grand succès fut Le petit vin blanc mais aussi, on le sait moins, elle interpréta Voulez-vous danser grand-mère que l’on attribue plus volontiers à Chantal Goya.

 

 Éric Rohmer

Jean Marie Maurice Schérer, dit Éric Rohmer, né à Tulle en 1920 (décédé en 2010). Ancien élève du lycée Edmond Perrier.

Après avoir débuté en tant qu’enseignant (professeur de lettres), Eric Rohmer va se diriger vers le cinéma; il sera directeur de La Gazette du cinéma en 1950 et fera la connaissance de Godard, Truffaut et Chabrol. Ce groupe de futurs réalisateurs intègre rapidement les Cahiers du cinéma, dont Rohmer sera rédacteur en chef de 1957 à 1963.
Il réalise son premier long métrage en 1959.

En 1962, il entame un cycle baptisé Contes moraux. On trouve dans ces intrigues sentimentales les thèmes favoris du cinéaste (la tentation de l’infidélité, le destin) ainsi que le style qui fera sa marque, entre légèreté et sophistication, dialogues littéraires et mise en scène épurée. Ma nuit chez Maud (1969), et Le Genou de Claire (1970, Prix Louis-Delluc) sont particulièrement remarqués.

 Le cinéaste indique avoir choisi le pseudo d’Éric Rohmer parce qu’il lui plaisait bien, pour sa sonorité (Cf Wikipedia)

La médiathèque de Tulle porte son nom.

https://www.lamontagne.fr/paris-75000/loisirs/il-y-a-50-ans-rohmer-tournait-ma-nuit-chez-maud-dans-la-region-de-clermont-ferrand_13089878/

https://www.lamontagne.fr/tulle-19000/loisirs/une-annee-eric-rohmer-a-tulle-sa-ville-natale-pour-le-centenaire-de-sa-naissance_13720195/

 Anny Duperey, Nivelle et d’autres …

L’actrice Anny Duperey demeure fréquemment en Creuse et a noué des liens étroits avec la commune de St-Hilaire-Luc près de Neuvic) – voir sur le site de la commune, son éloge de cette commune et de ses habitants :

http://www.sainthilaireluc.fr/

https://www.lamontagne.fr/neuvic-19160/loisirs/dans-le-bourg-de-saint-hilaire-luc-un-espace-culturel-a-ete-inaugure-avec-anny-duperey_12924232/

https://www.lamontagne.fr/saint-hilaire-luc/2015/03/11/des-lectures-poetiques-avec-anny-duperey_11358844.html

Henri Cueco, peintre né à Uzerche (Les hommes rouges, le grand méchoui, les chiens qui sautent, onze variations sur le thème du radeau de la méduse …) ; son épouse Marinette Cueco est une artiste plasticienne

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/actualites/le-peintre-henri-cueco-en-quelques-mots_12322087/

Robert Georges Nivelle né à Tulle en 1856 ; un temps à la tête des armées françaises durant la première guerre mondiale, en remplacement de Joffre. Il dirigea l’offensive sanglante du chemin des Dames en 1917 dont l’échec conduisit à son remplacement par Philippe Pétain

Joseph Souham : né à Lubersac en 1760, il fut un maréchal d’empire

Marcel Treich-Laplène: né à Ussel : explorateur de ce qui deviendra la Côte d’Ivoire. Il sillonnera le pays dont seule la bande littorale est connue afin de conclure des traités avec les chefs de tribus. Il en deviendra finalement administrateur. Malade, il décède prématurément à l’âge de 30 ans en 1890.

   

Eugène Freyssinet : né à Objat, polytechnicien, inventeur du béton précontraint qui représenta une révolution dans la technique de construction d’ouvrages en béton.

La précontrainte consiste à mettre en compression une poutre béton sous l’effet de la tension de câbles préalablement mis sous tension, puis libérés. Les câbles transmettent alors leur contrainte au béton et le compriment : la poutre est alors susceptible de supporter des charges plus importantes qu’avec un ferraillage classique.

https://www.lamontagne.fr/objat-19130/actualites/anniversaire-de-la-disparition-deugene-freyssinet_1193002/

https://www.lamontagne.fr/moulins-03000/loisirs/a-moulins-allier-l-arche-dessai-de-l-ingenieur-freyssinet-inscrite-aux-monuments-historiques_14078216/

Tornade Pierre : pseudo de Tournadre né à Bort les Orgues ; comédien

Louis Neel, prix Nobel de physique en 1970 pour ses travaux sur le magnétisme, créateur du centre d’études nucléaires de Grenoble, est décédé en 2000 à Brive. La seule chose qui l’attachait à la ville semble être une de ses proches, qui avait été enseignante dans cette ville.

Marius Vazeilles  :

Un homme aux multiples talents, un écologue avant l’heure.

Garde forestier puis ingénieur du génie rural, il sera chargé par Henri Queuille d’étudier les possibilités d’aménagement et de reforestation du plateau de Millevaches (l’idée sous-jacente est d’occuper les prisonniers de guerre à cette entreprise…)

Il est député du front populaire de 1936 à 1940,

passionné d’archéologie, c’est lui qui entreprendra les premières fouilles sur le site des Cars à St Merd-les-Oussines en 1936, puis dans la période d’après guerre.

Un musée portant son nom regroupe ses collections archéologiques à Meymac.

C’est aussi un pépiniériste et un expert forestier reconnu qui participera à l’introduction du pin Douglas sur le plateau de Millevaches.

Christian Binet , auteur de Kador et des Bidochon, deux séries Bd humoristiques et caustiques, est né à Tulle

Antoine Paucard , sculpteur et poète ; né à Saint-Salvadour. Une personnalité atypique, tour à tour paysan, terrassier, maçon. Il a laissé une soixantaine de sculptures représentant des personnages historiques dans le musée qui lui est consacré à Saint-Salvadour.

À proximité du village, un monolithe imposant porte une plaque de marbre sur laquelle est gravé un poème à la gloire de Sedullix, chef gaulois de la tribu des Lemovices, cité par César dans ses commentaires de la guerre des Gaules

http://payslimousin.canalblog.com/archives/2012/11/22/21100998.html

 

Merci au journal La Montagne, toujours bien renseigné et riches d’articles intéressants et bien documentés !

Dolmens et autres monuments mégalithiques en Corrèze

Dolmens et autres monuments mégalithiques en Corrèze

Sources :

1– Philibert Lalande, Mémoire sur les monuments préhistoriques de la Corrèze, In : bulletin annuel de la Société historique et scientifique de Saint-Jean d’Angély, 1867

2MM. Henri Martin, Gabriel De Mortillet, Salmon, Chantre, Cartailhac, Louis Leguay. Inventaire des monuments mégalithiques de France. In: Bulletins de la Société d’anthropologie de Paris, III° Série. Tome 3, 1880

3– Victor Forot, Richesses monumentales et artistiques du département de la Corrèze, 1913

Dans ce domaine, la Corrèze ne peut se comparer à la Bretagne ou à la partie sud du Massif Central, régions très denses en monuments mégalithiques comme le montre la carte ci-dessous, établie à partir du recensement figurant dans la document :

On constate que la répartition suit un arc qui va du Languedoc et du sud-ouest du Massif Central à la Bretagne; a contrario, le Nord, l’Est de la France, le Sud-Ouest sont des régions quasi dépourvues de monuments de ce type

Néanmoins, plusieurs dizaines de ces vestiges – 30 selon le recensement de 1880 – sont visibles sur le département. Certains sont répertoriés comme Monuments Historiques : c’est le cas des dolmens de Beynat, Espartignac*, Lamazière-Haute* et St Cernin de Larche*, des menhirs d’Argentat et de St Cernin de Larche ainsi que le cromlech d’Aubazines*.

* voir illustrations plus loin

Un dolmen — du breton toal qui signifie table et men signifiant pierre — est un monument mégalithique (de mega : grand et lithos : pierre) édifié sans l’aide d’un quelconque liant. Il est simplement constitué de plusieurs pierres verticales, les orthostates, supportant une pierre plate, la table. Bien que de nombreux dolmens soient, à ce jour, visibles hors sol, ils auraient été recouverts à l’origine d’un monticule de terre nommé tumulus ou de pierres formant un cairn.

Les dolmens auraient été, selon les préhistoriens, des monuments funéraires, des sépultures collectives, érigés dans la seconde moitié du néolithique, entre -5500/-5000 et -2000 av JC, cette période coïncidant plus ou moins avec l’âge du cuivre (calcolithique) qui s’étend de -3000 à -1800 et précède l’âge du bronze en Europe.

On peut imaginer les difficultés rencontrées par les hommes pour édifier de tels structures : le poids d’une table (dimensions courantes : 2,0 m x 1,0 m x 0,40 m) est de l’ordre de 2,5 tonnes !

Un menhir est une pierre dressée : le terme «menhir» est construit à partir du breton maen, «pierre», et hir, «longue». D’autres dénominations peuvent se rencontrer, par exemple : L’ancien nom breton des menhirs était « peulvan » ou « peulven »; le toponyme Peyrelevade (en langue d’oc : pierre levée), est fréquent en Corrèze et ailleurs

La fonction du menhir n’est pas connue … était-ce un monument servant à signaler un lieu de rassemblement, à caractère religieux ou autre ? Ils devaient avoir une grande importance pour les peuples de cette époque pour qu’ils aient déployé autant d’énergie à ériger de telles masses : le grand menhir de Locmariaquer dans le Morbihan pesait aux alentours de 300 tonnes !

Les cromlechs (parfois orthographié cromlec’h) ou cercles de pierres, sont des arrangements de (petits) menhirs en cercle avec parfois, un menhir placé en son centre. Le plus connu de tout les cromlechs est celui de Stonehenge, en Angleterre. Une version plus modeste est visible en Corrèze, au dessus d’Aubazines, au Puy de Pauliac

Mettons fin à un début de légende créée de toute pièce par MM. Goscinny et Uderzo : dolmens et menhirs n’ont pas de rapport avec la civilisation gauloise, contrairement à ce que laisserait supposer la lecture de leur célèbre série Bd où l’on voit Obélix diriger une entreprise florissante d’extraction de menhirs (« Obelix et Compagnie« )  

Ainsi que le montre la frise ci-dessous, ces monuments ont, en réalité, été érigés par des populations pré-celtiques bien antérieures aux Gaulois et dont nous ne savons rien

À la poursuite des dolmens de Corrèze

En parcourant la Corrèze, on peut, si l’on est chanceux et persévérant, découvrir quelques-uns de ces mégalithes, pour la plupart situés en basse Corrèze, celui de Lamazière-Haute constituant l’exception qui confirme la règle.

Le chercheur de dolmens et menhirs ne doit pas partir sans se munir des équipements nécessaires à sa quête : une boussole et une carte IGN au 25000ème, indispensables pour localiser les vestiges, le fléchage pouvant être imprécis; des chaussures de marche ou de randonnée, car il est assez rare que les dolmens soient implantés au bord des routes et autoroutes, encore qu’il y a des exceptions;

Le beau temps est un allié précieux et consulter la météo avant de prendre le départ pour s’en assurer est donc essentiel.

Dans la panoplie d’outils à emporter, il faut prévoir l’incontournable appareil photo avec sa carte mémoire neuve et sa batterie bien chargée, et, pour les puristes, un mètre qui permettra de prendre les mensurations des différents éléments composant le mégalithe : hauteur, largeur, tour de taille.

Les plus professionnels emporteront avec eux un stock de carbone 14 pour dater les ossements …

Voici un échantillon photographique de ces monuments que j’ai découverts à mes risques et périls au cours de randonnées, parfois à vélo, le plus souvent à pied.

– à Aubazines : le dolmen d’El Bos Ayretié; effectivement situé en plein milieu d’un bois; attention, à la saison des champignons, on peut même trouver des cèpes dans son voisinage; ou des châtaignes si l’on fait la visite à l’automne …

– toujours à Aubazines, un peu plus haut en direction du Puy de Pauliac : le seul cromlech identifié en  Corrèze : un cercle de 35 m de diamètre environ, matérialisé par des menhirs de petite taille et comportant, en son centre, un menhir de grande taille, aujourd’hui couché et cassé en 2 parties. Comme le dolmen, il est pas mis en valeur, sans la moindre information à caractère archéologique sur place; dommage !

-à Auriac : on peut voir le menhir dit de « Peyre Quilhade » (pierre levée ou dressée) au lieu-dit « la croix de Vaur », un peu à l’intérieur d’un bois, en bord de route entre Auriac et Bassignac-le-Haut, sensiblement à mi-distance des hameaux de Selves et de Rigieix. D’après J.F. Pérol (in : bulletin de la Sté préhistorique Française 1945), ce menhir a une hauteur totale de 3.30 m dont une partie enterrée d’environ 1.0 m. Toujours d’après cet auteur, il semblerait qu’il y ait, au dos de ce mégalithe, une gravure pouvant représenter un poignard … ce qu’il est difficile de vérifier, la pierre étant couverte de mousse !

-à Bonnefond : le menhir du Pilar, à 1 km environ au sud-est du village, un menhir christianisé de 2 m de hauteur, sculpté en forme de croix à l’époque chrétienne. Il faut pénétrer dans le bois pour s’en approcher (attention aux loups !). Le nom Pilar pourrait trouver son origine dans le latin pila : colonne

– à Estivaux, lieu-dit Peyrelevade (« pierre levée« ); en bordure d’une route, en plein milieu d’un champ, un dolmen daté de 2700 av J.C. selon la plaque d’identité. Le nom du lieu-dit pourrait laisser penser qu’autrefois il pouvait y avoir des menhirs à cet endroit …

 
– à Lagraulière, lieu-dit Joujou (sic) : difficile à trouver, masqué qu’il est par un grand hangar agricole.

– à Lamazière-Haute, lieu-dit Le Chevatel : le plus photogénique; en contrebas d’un chemin, il est facilement accessible. Protégé par quelques arbres, l’emplacement est un lieu idéal pour pique-niquer par une chaude journée d’été au milieu d’une randonnée !

– à St Cernin de Larche : près du lac du Causse, lieux-dits La Palein et La Chassagne. Il faut s’employer pour grimper depuis le centre du village jusqu’aux sommets qui surplombent le causse, mais ensuite on découvre sur le plateau ces deux monuments, à faible distance l’un de l’autre. Ils sont tous deux situés au centre d’un tumulus (élévation de terrain constituée d’un mélange de pierres et de terre).

 
– à Espartignac, sur un surplomb de la Vézère et caché par la végétation plutôt dense, un édifice qui ressemble à un dolmen mais qui n’en serait pas un selon certaines sources… Il est quand même classé comme tel par les Monument Historiques sous l’appellation « la maison du Loup« 

– à Seilhac, une pierre de très grandes dimensions, la « Pierre Bouchère«  au lieu-dit le Puy des Ferrières; il faut aller jusqu’au sommet, contourner le relais de télécommunications par la gauche et s’enfoncer dans le sous bois pour découvrir cet énorme bloc monolithe. Son nom donne une idée de l’usage qui pouvait en être fait

– à Ste Fortunade, hameau de Clairfage : un dolmen existait jusqu’à une époque assez récente; il aurait été détruit malencontreusement par le propriétaire des lieux pour des motifs peu clairs dans les années 30 (voir le récit assez amusant ou affligeant, c’est selon, qu’en fait Marius Vazeilles, spécialiste de l’archéologie locale, écologue et expert forestier)

 Le dolmen de Sainte Fortunade selon une carte postale, datant du début du XXè siècle :

 
– à St Augustin, en bordure du D 173, une pierre dédiée à Sedulix; c’était, si l’on en croit le texte figurant sur la plaque, un chef de guerre gaulois .. Il aurait selon certains, apporté son appui à Vercingétorix pour finalement périr à Alésia. Et effectivement, ce personnage est évoqué par César sous le nom de Sedullus dans la guerre des Gaules. C’est Antoine Paucard, sculpteur et poête local qui a fait dresser ce monolithe commémoratif dans les années 20 et s’est chargé d’écrire l’hommage (et au passage, a changé le nom de Sedullus en Sedulix au motif qu’un nom gaulois ne pouvait que finir par la terminaison « ix« )

 

Pour en savoir plus sur Ötzi, « l’homme des glaces » :

http://www.hominides.com/html/ancetres/otzi.php