AIX : à quoi ça ressemble ?

AIX : à quoi ça ressemble ?

Un peu de géographie 

À l’extrémité Est du département, la commune a longtemps été rattachée au canton d’Eygurande, jusqu’au redécoupage cantonal intervenu en 2015. Sa superficie en fait une des plus grandes du département et elle aurait même pu être la première par ordre alphabétique si Affieux n’était pas venu la devancer d’une courte tête (on pourrait presque dire « c’est affreux !« ). On est en majeure partie à plus de 800 m d’altitude – 880 m au Puy Labarre – et le relief est plutôt orienté suivant une ligne NW→ SE sauf dans sa partie Ouest, ce qui transparaît bien sur la carte ci-dessous. L’écoulement des eaux suit le relief, pour rejoindre la Sarsonne et la Dozanne à l’Ouest, le Dognon dans la partie centrale et la Barricade à l’Est; ces rivières alimentent la Diège, le Chavanon et la Dordogne, le Dognon formant avec cette dernière, le site de la Vie à Monestier-Port-Dieu.

– L’attirance de l’Auvergne :

le massif du Sancy impose sa présence et attire immanquablement le regard. Il est là, tout proche semble-t-il, mais l’impression est trompeuse : les sommets que l’on voit à l’horizon sont à une distance de 35 km ou plus.

le massif du Sancy, vu depuis Aix

Cette attraction n’est pas seulement visuelle; elle se traduisait d’ailleurs quelques décennies en arrière par des liens administratifs dont un exemple est celui du rattachement du lycée d’Ussel (aujourd’hui collège Voltaire) à l’académie de Clermont-Ferrand. La frontière Limousin-Auvergne n’était alors pas tout à fait à l’endroit actuel !

Un peu de toponymie  :

Le Dr F. Longy a fait une description détaillée de la commune dans sa monographie consacrée au canton d’Eygurande, publiée en 1892a. Entre autres informations intéressantes (on y apprend notamment que la population dépassait les 1000 habitants à l’époque !), il a précisé à chaque fois la signification étymologique des noms des différents hameaux – on en compte 40 ! – de la commune (dont certains ont disparu depuis lors); on verra que la quasi totalité des noms sont en lien direct avec le relief ou des particularités géographiques :

– Aix : le nom de la commune viendrait du latin aquas eaux ou du celtique aygo. NdR : notons qu’en patois on dit Varay ou Veray, ce qui semble sans rapport avec la racine latine ou celte… et d’ailleurs que pouvait signifier la dénomination patoisante ? Mystère !

Le bourg d’Aix vu depuis le CD49

– Bonnefond, patois Bounofoun. du latin bonus fons, bonne fontaine

– Chalons, patois Tcholoun. du celtique caill, d’où cheyle, bois, forêt ou du latin calmœ, bruyères.

– Grancher, patois Grantchié. [Granché sur la carte de Cassini] ; du latin casa, maison, grande maison. NdR : cette origine n’est pas convaincante …

– Lair, patois Lair. du latin aria, æria, lieu inculte

– Labesse, patois Lobesso. du latin baissa, marécage

– Laboucheix, patois Loboutchey. du germanique Busch, ou du latin boscus, bois, forêt

– Larfeuille, patois Lorfeuillo. du latin ardens, qui pique, et folium, feuille, feuille qui pique, houx

– Lachassanite, patois Lotchossonito, du basque cassou, chêne. NdR : aujourdhui : La Chassagnite

– Lajaloustre, patois Lod’joloutro. du latin palustris, lieu marécageux. La lettre J a remplacé le P primitif

– Lajarrige, patois Lod’joridjo. de jarro, variété de chêne

– (Lamaisonneuve, patois Lomaysouneuvo. du latin mansus novus, maison neuve, ou simplement du français. NdR : ce hameau n’existe plus)

– Lamarsalouse, patois Lomorsolouso ; on devrait écrire Lamarsalhouse. de l’anglais marschal, maréchal, et house, maison, maison du maréchal (NdR : comprendre maréchal-ferrant)

– Lanavade, patois Lonavado. du latin noda, source, torrent ou de l’espagnol nava, prairie. NdR : le terme espagnol qualifierait plutôt une vallée ou bien un endroit encaissé entouré de hauteurs

– Laroche, patois Lorotcho. Du latin rapes, rocher.

– Laroussange, patois Loroussand’jo. du latin roncia, ronce

– Lasauvette, patois Losauveto. Du latin sylva, forêt

– Lasiauve, patois Losiaüvo. du latin sylva, forêt

– Laval, patois Lavey. du latin vallis,vallée

– Lavergne, patois Laveargnio. du celtique gwern, aune; d’où vernus, vernetum, pays de l’aune. NdR : ou plutôt aulne, arbre des zones humides

– Lavialle patois Lovialo. du latin villa, viala, village, maison de campagne

– Lebascoulergue, patois Lebacoulergue. du germanique busch, d’où boscus, bois, et du saxon erl, aune, bois de l’aune

– Lebudey, patois Lebudey. du celtique boe, plus tard bu, maison et œ, en, humide, maison du marécage. Aujourd’hui orthographié Le Budeix

– Lemascharrier, patois Lematcharié. du germanique makeren ou du latin maceriœ, murailles en pierre sèche

– Lemareix, patois Lemarey. du latin mariscus, lieu humide

– Le Sciarneix, patois Lechiarney. du celtique sar, qui coule, et du latin noda, source, ruisseau.

– (Lespassadoux, patois Lœupassadou. du latin passus, passage. NdR : ce hameau n’existe plus)

– Lesvalades patois Lavalada. du latin vallis, vallée

– Montesserre, patois Mountossero. du latin mons, montagne, et surtus, défriché, montagne défrichée

– Rebeyrix, patois Rebeyri. du latin riberia, plaine

– Venard, patois Venar, anciennement Avenard. du latin vernus, aune, lieu planté d’aunes

– Vintéjoux, patois Vintéd’jou. du patois vinted’jou, lieu exposé aux tourmentes de neige

On notera l’absence du hameau d’Encognéras (dont le nom est orthographié Cognieras sur la carte de Cassini), qui n’était peut être pas rattaché à la commune à l’époque ?

Au milieu des noms issus du latin, on retrouve quelques racines celtiques ou germaniques qui traduisent des influences plus anciennes, venues d’Europe centrale.

a source : Le canton d’Eygurande du Dr F. Longy (bulletin de la société des lettres, sciences et arts 1er trimestre 1892)

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