Monuments aux morts
Les monuments aux morts nous racontent une histoire !
À la fin des années 1950, la guerre est encore bien présente dans les mémoires : la fin de la seconde guerre date juste de quelques années ; il ne faut pas oublier que la première guerre, celle de 1914 (qui faisait suite à celle de 1870 .. et était donc plutôt déjà la deuxième) n’est pas si vieille que ça puisqu’elle s’est terminée 35 à 40 ans auparavant. D’ailleurs, nombreuses sont les familles qui ont subi directement les deux conflits, juste espacés d’une génération. C’est le cas dans ma famille où le grand-père paternel a participé à la première guerre laissant sa jeune épouse seule avec ses deux tous petits enfants, et a été blessé et prisonnier en 1917-1918 ; et son propre fils – mon père – est, à son tour, mobilisé en 1939 (après avoir satisfait à ses obligations militaires au début des années 30 …). À cette époque encore, il en reste des traces dans les discussions, on ne parle jamais des Allemands, mais des Boches avec une pointe de mépris. Il faudra de Gaulle pour faire évoluer les choses dans le bon sens et arriver à la création d’un axe Franco-Allemand.
Une trace bien visible de ces conflits subsiste sous forme de monument aux morts, présent dans toutes les communes. Il suffit de regarder les longues liste de noms de soldats morts au combat, surtout durant la première guerre, pour comprendre que ces périodes furent traumatisantes : une hécatombe en 1914–1918, moins de morts durant la seconde guerre mais une autre forme d’oppression, puisque le pays est alors occupé. Cette occupation est sans doute assez discrète dans les campagnes de la Haute-Corrèze qui ne constituent pas un objectif stratégique pour l’occupant Allemand. Néanmoins, tout peut arriver, des actions de représailles sont toujours possibles comme à Oradour-sur-Glane ou à Tulle. Le pays vit donc dans l’inquiétude perpétuelle même s’il n’a été que peu affecté dans sa vie et son travail de tous les jours.
Pour en savoir plus :
On peut lire le prix Goncourt 2013, « Au revoir là-haut » de Pierre Lemaître sur le site Babelio