Personnalités
Une personnalité selon le dictionnaire c’est une « Personne qui s’impose par son influence ou qui fait autorité dans un domaine précis »
ou bien
un « Caractère original qui différencie une personne des autres; aspect sous lequel on la considère. Affirmer sa personnalité; avoir une forte personnalité; manquer de personnalité«
Voici quelques personnalités de la Corrèze, certaines connues, d’autres sans doute beaucoup moins :
Patrick Boutot dit Patrick Sébastien |
Né à Juillac en 1953, l’animateur Patrick Boutot, plus connu sous le pseudonyme de Patrick Sébastien, a été un joueur du club vedette de rugby de la basse-Corrèze, le C.A. Brive.
On trouve son nom dans les compositions de l’équipe de nationale B en 1972, puis en 1973; il fera une (seule) apparition en équipe première durant la saison 1973-1974. Toujours en 1973, il participera à la tournée que le club entreprend en Afrique du Sud et où il jouera un match en troisième ligne.
Il en a gardé une passion certaine pour ce sport. Les joueurs de son époque seront d’ailleurs invités dans une de ses émissions télévisées où il les présentera un à un devant la caméra.
Et il deviendra le président du club dans les années 1995-2000. Cette période connaîtra son apothéose en 1997 lors de la finale de coupe d’Europe, gagnée 28 à 9 contre Leicester alors que le club n’a jamais été champion de France. L’équipe sera encore finaliste de cette même coupe d’Europe l’année suivante contre Bath et sera battue seulement d’un petit point, 19 à 18.
Cédric Villani |
La Montagne en parle fort bien dans un article d’Éric Porte daté du 17 mai 2011 :
« Consacré au niveau mondial par la médaille Fields 2010, Cédric Villani, originaire de Brive, est revenu dans sa ville natale, mardi 17 mai, évoquer sa passion pour les mathématiques devant des lycéens et des enseignants
On peut être lauréat de la médaille Fields 2010, l’équivalent du prix Nobel de mathématiques, et rester humble. Après avoir résumé ses travaux devant un public de lycéens et d’enseignants, lundi 17 mai à la CCI, Cédric Villani a confié que «c’est juste une gouttelette dans l’océan de ce que l’on aimerait savoir».
Invité par le proviseur du lycée d’Arsonval, Cédric Villani a dit, photos de lui tout petit à l’appui, son plaisir de revenir sur sa terre natale. Un hasard, lié aux mutations professionnelles de ses parents, enseignants ; de la Corrèze, il garde l’image d’un «vert paradis», qu’il a dû quitter à l’âge de sept ans.
Il n’en dira pas plus, pour aborder rapidement sa passion pour les mathématiques et «leur caractère abstrait qui peut s’appliquer à l’échelle d’un neutron ou d’une galaxie. C’est leur magie».
Oui, la discipline est abstraite et préfère la logique à l’expérimentation. Mais elle décrit aussi notre monde : «Le petit théorème de Fermat, qui date de 1640, est aujourd’hui au cœur des codages et algorithmes qui font fonctionner nos cartes bancaires».
Son truc à lui, ce sont «les équations aux dérivées partielles». Ne comptez pas sur moi pour vous en dire davantage… Cédric Villani a travaillé dessus pendant dix ans pour finalement découvrir «une preuve mathématique qui a mis fin à 50 ans de controverse». La ténacité, c’est indéniablement une qualité fondamentale pour un chercheur en mathématiques, tout comme «la créativité et la rigueur».
Cédric Villani a interpellé son auditoire en évoquant «l’esthétique» de sa discipline : «C’est une combinaison harmonieuse de différentes parties, comme peuvent l’être les chapitres d’un roman ».
Des limites ? Ce sont celles imposées par notre cerveau, ou plutôt parce qu’on «n’est pas assez malin. Personne ne sait expliquer, d’un point de vue mathématique, pourquoi l’eau bout». Encore une chose qui rend humble.«
Pour apprécier à sa juste valeur le quotidien de Cédric Villani, rien ne vaut la lecture d’un passage de son livre Théorème vivant publié en 2012 au sujet de l’équation de Boltzmann :
« Supposons que les conditions rasantes sont bien présentes, d’accord ? Un modèle sans cut-off. Alors l’équation se comporte comme une diffusion fractionnaire, dégénérée bien sûr, mais quand même une diffusion, et dès qu’on a des bornes sur la densité et la température, on peut se lancer dans un schéma itératif à la Moser, adapté pour tenir compte de la non-localité. »
Ça demande bien une deuxième lecture au minimum, pour comprendre de quoi il retourne !
Gabrielle Chanel dite Coco Chanel |
Née en 1883, Gabrielle Chanel a été pensionnaire à l’abbaye d’Aubazine de 1895 à 1901; un séjour qui l’aurait profondément influencée selon la biographie d’Edmonde Charles-Roux.
En 1895, Jeanne Devolle meurt à Brive des suites de complications bronchiques causées par l’asthme à seulement 33 ans.
Sa seconde fille, Gabrielle, ainsi que ses frères et sœurs se retrouvent orphelins.
Son père, Albert Chanel, plus préoccupé par son métier de commerçant itinérant que par ses enfants, fait placer – on pourrait même dire abandonne – ses filles dans un orphelinat, à l’abbaye d’Aubazine.
La future Coco Chanel qui n’a alors que 12 ans, passera là 6 années de sa vie avec ses sœurs Julia et Antoinette.
Les sorties sont rares et pendant les vacances, les pensionnaires sont envoyées à Spontour, une école ménagère tenue par des sœurs de Mauriac
Tout au long de ces années de pensionnat, elle va apprendre la couture, la religiosité, la discipline.
À l’évidence, ces années passées dans cet orphelinat exigeant vont l’influencer durablement et certains, comme Edmonde Charles-Roux qui a écrit une biographie de Coco Chanel, affirment en retrouver la trace dans plusieurs de ses créations :
– la sobriété des lieux, la pierre, le blanc et le noir comme seules couleurs, le dépouillement des lieux auraient largement influencé Coco Chanel dans le dessin de ses créations.
– la forme du logo de la marque – deux C entrelacés – serait inspiré, du moins pour ce qui est de la forme, des vitraux de l’abbaye d’Aubazine;
– même chose pour le dessin du chiffre 5 de son célèbre parfum, qui recopierait ce qu’elle a pu voir de près, dessiné dans le pisé des couloirs des dortoirs de l’orphelinat d’Aubazine.
Gabrielle Chanel a été d‘une discrétion à toute épreuve sur ses années d’orphelinat. Sans doute gardait-elle un ressentiment profond de son séjour en ces lieux et ce qui l’y avait conduit, c’est à dire son abandon par son propre père.
Toujours est-il que deux décennies plus tard, elle aura atteint les sommets de la notoriété en imposant son style, qui derrière une apparente simplicité, propose une nouvelle image de la femme et de la mode féminine, plus androgyne, plus pratique, plus chic. Elle sera l’emblème de la haute couture Française pendant près de 40 ans, entre 1920 et 1960. Succès juste éclipsé un temps après guerre, en raison des liens qu’elle aurait noués avec l’occupant nazi.
Ouvrages consultés :
Coco Chanel d’Henry Gidel éditions Flammarion 2000
L’irrégulière Edmonde Charles-Roux 1974
Henry de Jouvenel |
(de son vrai nom Jouvenel des Ursins, famille originaire de Champagne)
Après avoir débuté comme chef de cabinet dans deux ministères, il se tourne vers le journalisme et devient rédacteur en chef au quotidien Le Matin en 1906, avant de faire une carrière politique d’envergure. Le Matin est alors un quotidien à grand tirage, l’un des plus importants en France.
Il a déjà deux fils quand il rencontre en 1912, l’écrivain Colette qui collabore au quotidien. Elle séduit celui qu’elle surnomme Sidi et bientôt s’installe en Corrèze à Castel Novel, dans le château des Jouvenel à Varetz. Leur fille, prénommée Colette, surnommée Bel Gazou, naît le 3 juillet 1913 , Pendant la guerre, Henry de Jouvenel est mobilisé dans l’infanterie puis assure une mission diplomatique à Rome. |
Après la guerre, Henry de Jouvenel commença une carrière politique comme son grand-père Léon qui avant lui avait été député de la Corrèze à deux reprises. Sénateur de la Corrèze de 1921 à 1933, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts en mars 1924 et enfin haut-commissaire de la République française en Syrie et au Liban. Il prit part à la réorganisation de ce pays qui conduisit à la proclamation de la république du Liban.
Dans l’intervalle, en 1923, Colette se sépara de lui (après avoir entretenu une liaison avec son fils Bertrand de Jouvenel, issu de son premier mariage… 🙃)
Ce proche d’Aristide Briand milita pour la paix.
En 1932 et 1933, il sera ambassadeur de France en Italie où il renouera en quelques mois des relations amicales avec le régime de Mussolini. Il sera ensuite nommé ministre de la France d’Outre-mer, en 1934, et assurera plusieurs fois la fonction de délégué de la France à la Société des Nations.
C’est aussi, on l’a oublié, un grand promoteur du tourisme en Corrèze : il présidera jusqu’à sa mort la Fédération des syndicats d’initiative du Limousin du Quercy de la Marche et du Périgord et rédigera de nombreux articles pour les guides. Le voyage qu’il organise pour Poincaré à travers la Corrèze a de gros retentissements pour la région.
Il parle souvent de la Corrèze et avec éloquence. Le 25 août 1935, il inaugure la table d’orientation des Monédières au Suc au May : « Nous sommes venus ici, respirer en ces lieux, l’air pur de la liberté ». Amoureux des traditions de la Corrèze (il aimait particulièrement Collonges-la-Rouge), Henry de Jouvenel en est le promoteur et l’ambassadeur auprès des Parisiens et des étrangers.
Sources : https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article4152
Colette |
Ses épisodes corréziens sont évoqués ici et là
Jean Ségurel |
Célèbre musicien accordéoniste, né à Chaumeil en 1908, décédé en 1978. Auteur entre autres, du célébrissime titre « Bruyères corréziennes« , un hit assez énorme. Il est aussi connu pour avoir crée en 1952 la course cycliste, le Bol d’Or des Monédières, qui connut des vainqueurs prestigieux : Fausto Coppi, Geminiani, Anquetil, Poulidor, Fignon, Virenque, Jalabert, etc
Lina Margy (de son nom Marguerite Verdier) née aussi en Corrèze, à Bort les Orgues, fut une chanteuse connue. Son plus grand succès fut Le petit vin blanc mais aussi, on le sait moins, elle interpréta Voulez-vous danser grand-mère que l’on attribue plus volontiers à Chantal Goya.
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Éric Rohmer |
Jean Marie Maurice Schérer, dit Éric Rohmer, né à Tulle en 1920 (décédé en 2010). Ancien élève du lycée Edmond Perrier.
Après avoir débuté en tant qu’enseignant (professeur de lettres), Eric Rohmer va se diriger vers le cinéma; il sera directeur de La Gazette du cinéma en 1950 et fera la connaissance de Godard, Truffaut et Chabrol. Ce groupe de futurs réalisateurs intègre rapidement les Cahiers du cinéma, dont Rohmer sera rédacteur en chef de 1957 à 1963.
Il réalise son premier long métrage en 1959.
En 1962, il entame un cycle baptisé Contes moraux. On trouve dans ces intrigues sentimentales les thèmes favoris du cinéaste (la tentation de l’infidélité, le destin) ainsi que le style qui fera sa marque, entre légèreté et sophistication, dialogues littéraires et mise en scène épurée. Ma nuit chez Maud (1969), et Le Genou de Claire (1970, Prix Louis-Delluc) sont particulièrement remarqués.
Le cinéaste indique avoir choisi le pseudo d’Éric Rohmer parce qu’il lui plaisait bien, pour sa sonorité (Cf Wikipedia)
La médiathèque de Tulle porte son nom.
Anny Duperey, Nivelle et d’autres … |
L’actrice Anny Duperey demeure fréquemment en Creuse et a noué des liens étroits avec la commune de St-Hilaire-Luc près de Neuvic) – voir sur le site de la commune, son éloge de cette commune et de ses habitants :
http://www.sainthilaireluc.fr/
Henri Cueco, peintre né à Uzerche (Les hommes rouges, le grand méchoui, les chiens qui sautent, onze variations sur le thème du radeau de la méduse …) ; son épouse Marinette Cueco est une artiste plasticienne
Robert Georges Nivelle né à Tulle en 1856 ; un temps à la tête des armées françaises durant la première guerre mondiale, en remplacement de Joffre. Il dirigea l’offensive sanglante du chemin des Dames en 1917 dont l’échec conduisit à son remplacement par Philippe Pétain
Joseph Souham : né à Lubersac en 1760, il fut un maréchal d’empire
Marcel Treich-Laplène: né à Ussel : explorateur de ce qui deviendra la Côte d’Ivoire. Il sillonnera le pays dont seule la bande littorale est connue afin de conclure des traités avec les chefs de tribus. Il en deviendra finalement administrateur. Malade, il décède prématurément à l’âge de 30 ans en 1890.
Eugène Freyssinet : né à Objat, polytechnicien, inventeur du béton précontraint qui représenta une révolution dans la technique de construction d’ouvrages en béton.
La précontrainte consiste à mettre en compression une poutre béton sous l’effet de la tension de câbles préalablement mis sous tension, puis libérés. Les câbles transmettent alors leur contrainte au béton et le compriment : la poutre est alors susceptible de supporter des charges plus importantes qu’avec un ferraillage classique.
Tornade Pierre : pseudo de Tournadre né à Bort les Orgues ; comédien
Louis Neel, prix Nobel de physique en 1970 pour ses travaux sur le magnétisme, créateur du centre d’études nucléaires de Grenoble, est décédé en 2000 à Brive. La seule chose qui l’attachait à la ville semble être une de ses proches, qui avait été enseignante dans cette ville.
Marius Vazeilles :
Un homme aux multiples talents, un écologue avant l’heure.
Garde forestier puis ingénieur du génie rural, il sera chargé par Henri Queuille d’étudier les possibilités d’aménagement et de reforestation du plateau de Millevaches (l’idée sous-jacente est d’occuper les prisonniers de guerre à cette entreprise…)
Il est député du front populaire de 1936 à 1940,
passionné d’archéologie, c’est lui qui entreprendra les premières fouilles sur le site des Cars à St Merd-les-Oussines en 1936, puis dans la période d’après guerre.
Un musée portant son nom regroupe ses collections archéologiques à Meymac.
C’est aussi un pépiniériste et un expert forestier reconnu qui participera à l’introduction du pin Douglas sur le plateau de Millevaches.
Christian Binet , auteur de Kador et des Bidochon, deux séries Bd humoristiques et caustiques, est né à Tulle
Antoine Paucard , sculpteur et poète ; né à Saint-Salvadour. Une personnalité atypique, tour à tour paysan, terrassier, maçon. Il a laissé une soixantaine de sculptures représentant des personnages historiques dans le musée qui lui est consacré à Saint-Salvadour.
À proximité du village, un monolithe imposant porte une plaque de marbre sur laquelle est gravé un poème à la gloire de Sedullix, chef gaulois de la tribu des Lemovices, cité par César dans ses commentaires de la guerre des Gaules
http://payslimousin.canalblog.com/archives/2012/11/22/21100998.html
Merci au journal La Montagne, toujours bien renseigné et riches d’articles intéressants et bien documentés !